l'association Vivre en Ville

Vivre en Ville a son siège à Nogent sur Marne et est rattachée au 2eme secteur du centre hospitalier psychiatrique Les Murets à la Queue en Brie (94).

Elle rassemble des patients, des soignants et des tiers, et son objectif est d'aider à la réinsertion des personnes pour qui la souffrance psychique a été un facteur d'exclusion sociale.

L'association a fêté en 2014 ses 30 années d'existence.

Vivre en Ville

En réunion avec la commission film

En charge du projet de film depuis 2013, la commission film de l'association Vivre en Ville est composée de 8 personnes. Trois sont soignées sur le secteur, quatre y travaillent comme soignants et la huitième est comédienne.

Un mardi de janvier 2016, la commission se réunit pour partager les impressions de chacun au sujet du film :

Cécile : Quel regard portez-vous sur le film, maintenant qu'il est achevé ?

Jacqueline : Je trouve que le film livre avec respect et sensibilité le quotidien de personnes qui auraient pu être vous ou moi. La souffrance psychique se fait discrète. Les personnes sont attachantes, sincères, dignes, aimantes. Tout est fluide, se lie, se mêle, s'entremêle. La trame se laisse deviner sans s'imposer.

François : Le résultat a l'apparence d'un film simple, basé sur des interview, on croit le connaître, mais à chaque fois, il me pose de nouvelles questions tant l'entreprise de faire parler les patients de leur histoire se révèle être bien plus complexe qu'il n'y parait. Je l'ai regardé de nouveau ce matin, ça doit être la troisième fois

Jacqueline : Je l'ai regardé plusieurs fois moi aussi.

Sylvie : C'est un bonheur que d'avoir pu découvrir et participer à la réalisation d'un film! Nous avons abouti au sein de l'association à la réalisation d'un projet vivifiant au plus prêt de nos idéaux (tels que je les entends) et de notre réalité. Les membres de la commission sont parvenus à surmonter leurs désaccords, à travailler ensemble. Le film ouvre sur l'extérieur, au delà du cloisonnement soignant/soigné, il met en lumière la part d'humanité de tout un chacun. L'intime peut s'y dire en toute dignité, grâce au regard et à la lecture de la réalisatrice sans qui rien de cette aventure n'aurait pu exister ! Merci encore Cécile.

Jean-Luc : J'ai trouvé le film trop court. Il y a des choses que j'ai dites en interview et qui ne figurent pas dans le film, c'est dommage.

Judith : Moi, je n'apparais quasiment pas dans le film, mais il fallait bien que Cécile fasse des choix.

Jacqueline : Ce n'est pas la présence à l'image qui compte, c'est ce qui est dit ! Moi, je trouve que parmi toutes les heures de rushes, Cécile a su retenir le mot juste, saisir l'attitude opportune, exploiter l'expression subtile qui font toute la pertinence, la richesse et le savoir-vivre de ce documentaire.

Anissa : Pour moi, le film passionnant à deux niveaux : lors des commissions film nous avons pu échanger de façon constructive, même si nous n'étions pas toujours d'accord sur certains points, et quand je le regarde me reviennent toutes les questions, hésitations, silences, que nous avons partagés. De plus, il donne la parole à des personnes qui l'ont peu, qui se livrent avec beaucoup de sensibilité et de pudeur, sans larmoiement, et je pense que cela touche le spectateur.

Guillaume : Je trouve que dans le film, chacun dit bien à sa façon comment il parvient à trouver des points d'appui personnels pour "vivre en ville". Qui avec des dispositifs de psychiatrie, ancien ou nouveau (cmp, hopital, médicament...), qui avec les structures plus récentes du médico-social (foyer logement, samsah), qui avec une association, qui avec des repères de toujours (la famille, le travail). Pour qui veut entendre, le film montre bien que la question "que faire?" ne peut pas se poser en général, mais se pose toujours de façon singulière, à chaque rencontre. Si le spectateur est touché par le film, il se posera la question pour lui même sous la forme qui lui convient le mieux. En ce sens j'aime beaucoup la phrase de Cécile au sujet du vivre ensemble qui concerne tout le monde, même les chauffeurs de bus...

Cécile : Que va devenir la commission film, maintenant ?

Judith : La commission film m'a beaucoup apporté. Grâce au film, j'ai réussi à transmettre beaucoup de choses que je n'arrivais pas à exprimer. J'ai réussi à faire face à ma propre maladie et à mes peurs. Je remercie toute l'équipe ainsi que Cécile sans qui tout cela n'aurait jamais eu lieu. J'aimerais que la commission puisse continuer.

Jacqueline : La commission film n'a pas l'intention de se dissoudre. Elle a un bout de chemin à faire avec le film, elle va le porter à son tour. Des projections sont prévues, des représentations, des accompagnements...

François : En effet ! Je viens d'ailleurs d'être sollicité pour animer une rencontre avec les étudiants de l'IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers).

Sylvie : Super ! Mais si on veut être fidèle au film et à notre démarche, on ne peut pas accepter qu'il soit présenté au public uniquement par un soignant. Je crois que nous devons nous astreindre à ce que les personnes qui témoignent dans le film puissent participer aux débats à chaque fois que possible.

Anissa : Je pense que ce film "doit" favoriser des  échanges avec le public, car le nombre de personnes concernées par la souffrance psychique est important (les patients, la famille, l'entourage ...) et qu'il est nécessaire de leur donner la parole,  à la suite de la projection du film. C'est un sujet souvent tabou pour tous, et libérer la parole c'est accepter l'autre dans ses différences.

Cécile : C'est un point important et je suis d'accord. On y sera attentif aussi à la production, de manière à autoriser particulièrement les initiatives qui prévoieront un débat ouvert et bienveillant avec des usagers de la psychiatrie.

Jacqueline : Moi je veux bien aller aux projections et participer aux débats, mais je n'irai pas toute seule. Il faudrait qu'il y ait au moins un soignant avec moi, ou alors Cécile.

Guillaume : Je vois que nous sommes tous d'accord sur ce point. C'est très bien. L'ordre du jour de la prochaine réunion est donc tout trouvé : organisation de la projection à l'IFSI et d'une autre au Centre Hospitalier les Murets. A dans 15 jours !

pour aller plus loin

Merci pour votre visite !

La réalisatrice, Cécile Philippin, se tient à votre disposition
pour étudier tout projet de diffusion.

N'hésitez pas à lui écrire

adresser un courriel

Association Vivre en Ville

66 rue de Coulmiers
94130 Nogent sur Marne

Envoyer un courriel :

association.vivreenville[at]gmail.com